La chute de Hooters : fin d’une époque ou renaissance sous franchise ?
Pendant des décennies, Hooters a été bien plus qu’un simple restaurant : un symbole de la culture américaine, à la croisée des chemins entre sport, wings et marketing osé. Comment reconnaît-on Hooters ? Des serveuses en micro-short orange, un débardeur blanc moulant, une ambiance 100% sport bar avec écrans géants et bière fraîche à la pression. En 2025, est-ce encore possible ? La question fait débat. Pour ma part, j’ai mangé dans de nombreux Hooters à travers le monde, et j’assume : j’aime l’esprit sport bar qu’on y trouve. Mais force est de constater que ce modèle a vieilli… et qu’il ne séduit plus autant qu’avant.
Une marque en crise, un modèle à bout de souffle
En mars 2025, Hooters of America (HOA), le franchiseur historique basé à Atlanta, s’est placé sous la protection du Chapitre 11, avec une dette estimée à 376 millions de dollars. Une descente aux enfers accélérée par des années de stagnation, des fermetures d’établissements en série, une perte d’attractivité sur les jeunes générations, et un positionnement jugé dépassé.
Le 4 juin, la marque annonçait la fermeture définitive de plus de 30 restaurants détenus en propre, dans ce qui ressemble à un aveu d’échec de son modèle intégré. L’objectif ? Passer à un modèle 100 % franchisé, pour se délester des coûts d’exploitation et relancer la machine en misant sur les entrepreneurs locaux.
“Hooters est là pour rester”, assurait pourtant l’enseigne. “Avec des fondations financières renforcées et une organisation plus agile, nous restons engagés à offrir une expérience chaleureuse et des plats savoureux à notre communauté.”
La franchise comme solution… ou dernier espoir ?
Le virage stratégique de Hooters vers une franchise intégrale n’est pas isolé. C’est une tendance de fond dans la restauration américaine : déléguer l’exploitation aux franchisés pour se concentrer sur la marque, le marketing et le développement. En théorie, cela permet :
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une meilleure écoute du terrain,
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des coûts de structure réduits,
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et une dynamique collaborative entre franchisés.
Deux groupes historiques — Hooters Inc. (le fondateur originel du concept, encore actif en Floride et à Chicago) et Hoot Owl Restaurants — sont pressentis pour racheter une centaine de points de vente et reprendre le flambeau du développement mondial. Leur objectif ? Revenir à l’ADN d’origine : les vraies wings, les vraies sauces, et une expérience client plus fidèle aux débuts.
Hulk Hogan entre en scène
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Un acteur totalement inattendu a fait irruption dans le feuilleton Hooters : Hulk Hogan, icône du catch et de la culture pop américaine. À travers sa jeune marque Real American Beer, il envisage de racheter tout Hooters, restaurants inclus, pour redonner vie à une marque qui, selon lui, a encore du potentiel.
Initialement intéressée par l’exploitation du nom pour du merchandising, la marque de bière patriote fondée en 2024 veut désormais aller plus loin : réunir une équipe de professionnels de la franchise, du licensing et de l’investissement pour reprendre la totalité du réseau.
“L’opportunité est réelle, et le moment est venu de rassembler les bonnes personnes autour de la table pour faire renaître Hooters”, déclarait récemment Terri Francis, PDG de Real American.
Un rachat compliqué, un avenir incertain
Plusieurs obstacles risquent néanmoins de freiner les ambitions de Hulk Hogan :
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Le groupe Hooters a déjà un accord en cours avec ses deux principaux franchisés, avec une finalisation attendue cet été.
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Les lois américaines interdisent à certaines entreprises liées à l’alcool de posséder des restaurants.
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Real American Beer n’a aucune expérience dans la restauration, contrairement aux franchisés historiques.
Le tribunal en charge de la procédure devra trancher entre les offres, avec un critère principal : la valeur rapportée aux créanciers.
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Conclusion : Hooters, une marque à réinventer
Aujourd’hui, il ne reste plus que 200 restaurants Hooters aux États-Unis, contre 420 à son apogée. Le concept de « breastaurant », autrefois assumé et rentable, semble dépassé dans une société plus attentive aux enjeux d’image, d’inclusivité et d’expérience client. Pourtant, tout n’est pas perdu.
Si les bons franchisés prennent le relais, si l’identité culinaire est préservée, et si l’image est intelligemment modernisée, alors Hooters pourrait renaître de ses cendres. Mais cette renaissance ne pourra pas faire l’impasse sur une remise en question profonde de ce qu’est — ou doit être — cette marque aujourd’hui.
Et qui sait… peut-être que Hulk Hogan finira en short orange, à servir des ailes de poulet dans le Hooters du futur.
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✍️ À propos de l’auteur
Sébastien Alavoine
Expert en développement de franchises et structuration de réseaux
Avec plus de 80 ouvertures de restaurants et de points de vente, j’accompagne aujourd’hui les entrepreneurs dans la création, la structuration et le développement de leur concept en franchise — mais aussi les franchiseurs déjà lancés qui souhaitent un accompagnement stratégique pour accélérer leur croissance.
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